Avoir un langage châtié
L’un des personnages de mon roman s’exprime dans un langage qui manque clairement de politesse. Fière d’utiliser cette jolie expression, j’écris qu’il utilise un langage châtié, en clair (pour moi), qu’il se montre vulgaire et insultant. Erreur !
Ma bêta-lectrice Rose Morvan, me renvoie le texte et me signale que le verbe châtier signifie :
punir sévèrement pour corriger
ou dans le cas qui nous intéresse :
donner le style le plus correct et le plus pur possible à son langage.
Bien entendu, j’ai dû aller vérifier de mes propres yeux et mes yeux ont lu la même chose qu’elle. Voilà l’exemple type d’expression que l’on utilise à mauvais escient. Il y a peu, j’ai de nouveau vu cette expression mal employée dans deux romans. Donc, je ne suis pas la seule qui l’utilise de manière fautive.
Mary Matthews auteure m’a fait remarquer que l’amalgame venait peut-être du fait qu’on utilisait l’expression : un langage de charretier.
N’oubliez pas, si votre personnage est vulgaire, il possède un langage peu châtié !

La langue française compte trois registres de langage :
- langage courant : celui que l’on utilise le plus facilement, dans la vie courante, à l’oral comme à l’écrit.
- langage familier : considéré comme un langage relâché.
- langage soutenu : langage recherché, employé principalement à l’écrit.
Trois exemple types pour expliquer la différence entre les trois langages :
Langage soutenu : mon épouse s’est querellée avec mon camarade.
Langage courant : ma femme s’est disputée avec mon ami.
Langage familier : ma nana s’est engueulée avec mon pote.

Peut-on utiliser le langage familier dans les dialogues d’un roman ?
Le personnage sera plus crédible si l’on adapte son langage. Dans un roman historique, un domestique ne peut s’exprimer comme un noble.
Certains puristes prétexteront que donner l’occasion au personnage de « mal s’exprimer », comme à l’oral, est à proscrire. De préférence, l’auteur doit montrer qu’il introduit de manière intentionnelle ce langage dans ce roman. Tout en espérant que le lecteur comprenne son idée. Si le personnage est bien défini, le lecteur ne doit éprouver aucune difficulté à comprendre que le langage courant ou familier a été utilisé intentionnellement.
À vos plumes !

Extrait Les Damoiselles de Castel Dark :
« La triste histoire d’Emmet Kane a fendu le cœur de toutes les dames du royaume. Lors de ses sept ans, une révolte paysanne a secoué le pays. Ses parents et sa sœur ont péri au cours de cette journée. S’il s’en est sorti vivant, il n’en a pas moins été torturé par les rebelles. Son oncle l’a ensuite recueilli pour le former au maniement des armes et à la guerre. Meilleure épée du royaume, indiscipliné, insolent, brutal et au langage peu châtié, sir Emmet déroge parfois aux principes de la chevalerie. Il y a trois ans, son refus d’épouser Clothilde de Nottingham, alors grosse de ses œuvres, a tant scandalisé l’opinion publique que le père Nottingham a exigé sa tête. Notre ami n’a échappé à la potence que grâce à l’intervention du roi, son cousin. »
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